En mai 1871, l’état de Paris était pathologique. La surexcitation cérébrale des derniers mois éclatait en un immense accès. Les spectacles de la rue, les exagérations, les mensonges des journaux qui racontaient l’égorgement des prisonniers par les Versaillais, faisaient sourdre l’épouvante et la rage, entretenant la fièvre terrible de Paris.
On entendait, dans les églises transformées en clubs, des orateurs annoncer la victoire de la Commune de Marseille ou la mort de Mac-Mahon. Des escouades de femelles armées et costumées, hystériques, parcouraient les rues. Et on donnait des fêtes, on organisait des concerts. On chantait, à deux pas des morts qui tous étaient français.
Le carnaval rouge devait finir par l’orgie. Les communeux ne se faisaient guère illusion. Un mot était à l’ordre du jour de l’Hôtel de Ville : Nous nous ensevelirons sous les ruines de Paris... s’il le faut ! La dernière proclamation du dictateur Delescluze, prophétique, était : «Moscou plutôt que Sedan!»
On comprend que “le mythe fondateur” de la Commune de Paris ait servi de laboratoire aux bolcheviks de 1917, et de drapeau (rouge) aux cocos de tout poil jusqu'à nos jours.
Réédition illustrée de l’ouvrage du général Joachim Ambert (1804-1890), tiré de ses Récits militaires. Préface de Laurent Gruaz.
A079 182 pages 14x20 cm
16 €
Paru le jour anniversaire de la Semaine sanglante = le 28 mai 2021
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