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Boris Solonévitch, Le Mystère de Solovky

Le mystère de Solovky est largement inspiré de faits réels : Boris Solonévitch a subi la dure vie de ce goulag au large de la Mer Blanche (voir Un Chef Scout dans la tempête bolchevique, réédition Edilys, 2015). Il en tire un roman passionnant. 
Quoique les héros soient un ancien chef scout (Dima), et une ancienne cheftaine (Olga), il ne s'agit pas spécifiquement d'un roman scout, au sens réducteur du terme, mais d'un ouvrage pour tout public : les héros découvriront dans leur patriotisme et leur flamme naissante l'un pour l'autre, le secret de leur détermination face au péril.

Publié en 1942, avec comme sous-titre : Roman unique de la vie de la jeunesse soviétique contemporaine, il n’avait pas été réédité à ce jour.

[...] L’espion observe les lieux. Il tourne le volant qui ferme l’entrée du souterrain, s’approche du second volant, lit l’inscription et éclate de rire. Sans se soucier des recommandations qu’il vient de lire, il empoigne la manivelle et actionne le volant. Mais celui-ci est dur à manipuler, et il dépose sa bougie dans une excavation de la paroi, et pose son fusil. Puis il se met à tourner des deux mains. La roue obéit en grinçant. Soudain une sonnerie retentit, la pierre qui supporte l’espion se dérobe sous ses pieds, et en poussant un cri d’horreur il culbute dans un trou. Un bruit sec et la pierre a repris sa place. 
Olga et Dima, pétrifiés, contemplent longtemps l’endroit où ce drame rapide s’est déroulé. Terrifiés, ils n’osent bouger. 
— Qui était-ce ? 

A partir de 15 ans.

Ref. A060  14x20 cm. 240 pages.

15 €

La Chanson de Roland, Version originale et traduction de Joseph Bédier

Publiée d’après le Manuscrit d’Oxford et traduite par Joseph Bédier, de l’Académie française. 
Fac-similé de l’édition de 1928, Édition d’Art, Paris.
Original et traduction en vis-à-vis.

LE comte Roland, à grand effort, à grand ahan, très douloureusement, sonne son olifant. Par sa bouche le sang jaillit clair. Sa tempe se rompt. La voix de son cor se répand au loin. Charles l’entend, au passage des ports. Le duc Naimes écoute, les Francs écoutent. Le roi dit : « C’est le cor de Roland ! Il n’en sonnerait pas s’il ne livrait une bataille. » Ganelon répond : « Il n’y a pas de bataille ! Vous êtes vieux, votre chef est blanc et fleuri ; par de telles paroles vous semblez un enfant. Vous connaissez bien le grand orgueil de Roland : c’est merveille que Dieu si longtemps l’endure.»
Le comte Roland a la bouche sanglante. Sa tempe s’est rompue. Il sonne l’olifant douloureusement, avec angoisse. Charles l’entend, et ses Français l’entendent. Le roi dit : « Ce cor a longue haleine ! » Le duc Naimes répond : « C’est qu’un vaillant y prend peine. Il livre bataille, j’en suis sûr. Celui-là même l’a trahi qui maintenant vous demande de faillir à votre tâche. Armez-vous, criez votre cri d’armes et secourez votre belle mesnie. Vous l’entendez assez : c’est Roland qui désespère. »

Ref. A059. 370 pages. 14x20 cm.

22 €