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John Gérard, Autobiographie d'un prêtre traqué

Best-seller outre-Manche sous le titre Hunted priest, cette Autobiographie d’un jésuite au temps d’Elisabeth est un livre capital sur la période méconnue de la persécution religieuse en Angleterre, la traque des prêtres, la vie quotidienne dans les prisons de Sa Majesté ; un récit passionnant et très vivant, d’un prêtre qui réussit le tour de force de s’évader de la Tour de Londres, l’Alcatraz de l’époque !

L’Auteur : John Gérard est né en 1564, d’une famille catholique qui fut parmi les premières à endurer les persécutions religieuses sous Elizabeth. Parti en France pour y recevoir le sacerdoce, admis dans la Compagnie de Jésus, il revient à Londres dans la clandestinité. Dès lors commence pour lui une vie errante et traquée. Arrêté, emprisonné, torturé, condamné à mort, il réussit à s’évader de la Tour de Londres, et à revenir sur le Continent. A Rome, il rédige en latin le récit de ses aventures, à l’intention des novices dont il est chargé. Il meurt en 1635.
Réédition de la version intégrale.
Préface de Graham Greene.
Ouvrage illustré et abondamment annoté.

296 p. 16x22 cm. Réf. A030. 

21 €

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  1. Notice sur le Père John Gérard

    The Catholic Encyclopedia, article Gerard, John, Jésuite;
    4 oct. 1564 - 27 juillet 1637

    Le Père John Gérard est bien connu à travers son Autobiographie, fascinant record de dangers et d’aventures, de captures et d’évasions, de procès et de consolations. Le récit est on ne peut plus intéressant, parce qu’il met sous nos yeux le genre de vie mené par les prêtres, quelque soient les caractéristiques particulières de la persécution anglaise.
    Ses aventures véritablement romanesques ont commencé dès son arrivée en Angleterre, car il débarqua sur la côte au moment où tout le pays était dans une agitation extrême après la défaite de l’Armada. Le ressentiment contre les catholiques était devenu si violent qu’en 2 jours, 15 prêtres avaient été massacrés à Londres. 12 autres prêtres furent envoyés en province dans le même but, mais la moitié échappa à la mort.

    Ses convertis de tout rang sont légion ! Prisonniers et même geôliers lui obéissaient. Et dans cette société pourrie par la vénalité et la traîtrise, il va trouver serviteurs et agents disposés à vivre et à mourir pour lui.
    Cet homme distingué, bien élevé, d’une haute stature, à la constitution vigoureuse, maîtrisant trois ou quatre langues, doué pour la parole, ayant une grâce et une courtoisie innées, cet homme était destiné à briller et à diriger n’importe quelle société. Joueur ardent dès son enfance, et sportif accompli dans tous les domaines, son endurance, sa résistance à la fatigue, et à la douleur, étaient presque surhumaines : on le voit capable de rester des jours et des nuits caché dans un trou dans lequel il ne pouvait se tenir debout, sans dormir ni changer de position ; il plaisantait sur les fers qui provoquaient des ulcérations à ses chevilles.
    Sa mémoire était prodigieuse : il semble n’avoir jamais oublié un visage, un nom, ni un événement : écrivant son Autobiographie vingt ans après les évènements, il se rappelle avec exactitude un fait, un nom, que de récentes recherches confirment être exacts (il est rare d’y trouver une erreur).
    En ces temps de danger, le manque de prudence aboutissait à la capture du prêtre. Cependant, c’est à cause d’un traître, qui va s’arranger pour n’être pas soupçonné, que Gérard sera capturé, en juillet 1594. Il passe 2 ans en différentes prisons, puis il est envoyé à la Tour de Londres pour y être cruellement torturé, suspendu par les mains. Il a laissé de ce supplice une description très vivante. Son courage et sa fermeté étaient telles que ses juges perdirent tout espoir de lui arracher des secrets. Il fut donc enfermé à la Tour du Sel, où il va réussir à dire la Messe ! En 1597, il trouva le moyen de s’enfuir, grâce à une ficelle jetée pendant la nuit par un ami, depuis le débarcadère de la Tour, dans la Cradle Tower. Par cette ficelle, un câble fut tiré au-dessus de la douve. Grâce à cette corde il put traverser la Tamise.
    Il continua à mener sa vie mouvementée comme missionnaire en Angleterre, jusqu’à la découverte du Complot des Poudres, fin 1605, où il fut obligé de s’éloigner, déguisé en valet de pied dans la suite de l’Ambassadeur d’Espagne.
    Il passa le reste de sa vie dans les collèges anglais du continent. En 1607, il écrivit le « Récit du Complot des Poudres », et plus tard son Autobiographie. Il seconda vigoureusement Mary Ward dans sa fondation d’un Ordre religieux féminin, et passa les dix dernières années de sa vie comme directeur spirituel du Collège Anglais de Rome.
    Il mourut à 72 ans.

    Morris, Troubles of our Catholic Forefathers (Londres, 1871); The Life of John Gerard (Londres, 1881) ; Gillow, Bibl. Dict. Eng. Cath. ; Cooper in Dict. Nat. Biog.
    J.H. Pollen

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