Écrit pendant la grande Guerre, publié en 1917, cet ouvrage est un de ceux où René Bazin s’est surpassé : à la fois roman d’une grande finesse psychologique et récit de guerre où l’on voit la vie des soldats au front. Les personnages masculins nous sont sympathiques, le vieux père Quéverne, son fils Jean, prêtre, et bien sûr son jeune frère, Pierre, ce Breton malheureux en son mariage, mais aussi le valet Kerdudal, transfiguré par le métier de soldat, sans oublier le capitaine, qui ressemble certainement au capitaine Nicolas-René Bazin, fils aîné de l’auteur, modèle d’officier (voir le Journal d’un civil pendant la guerre).
Dans ce roman, René Bazin montre le rôle nécessaire de la femme, et le péril qui guette ces ménages dont l’épouse n’a pas reçu une solide éducation religieuse : “ Il était plus dévot que sa femme ”. “ Marie Quéverne n’appartenait point à une famille aussi saine ; elle n’avait point reçu les mêmes leçons. On ne l’avait pas élevée. Elle ignorait la contrainte, la règle, la raison de vivre, et le bonheur des autres. Elle s’aimait elle-même au-dessus de tout, et cela gâtait ce qu’il y avait de bon en elle. ”
La Guerre, paradoxalement, va apporter, à ce ménage éclaté, la réconciliation, le pardon chrétien, en des pages poignantes.
Ref. A058. 14x20 cms. 180 pages.
13 €